musique, lutherie déjantée

musique, lutherie déjantée

La Clinique du docteur Sifoné - Ep.2 - Il faut sauver le soldat Millnot's (ou le lifting obligatoire)

La joie d'être papa et musicien, c'est surtout l'envie de partager sa passion avec ses enfants...

 

Et c'est précisément ce que je voulais faire pour ma fille de 4 ans, Lucie.

 

Lors d'un vide-grenier l'été dernier, j'ai croisé sur un étal un vestige de guitare stratoïde, taille 1/2. Quand je dis vestige, épave serait plus adapté... Une guitare de la marque Millnot's (marque de supermarché) dont l'état laissait croire que le pauvre instrument était mort sur un champ de bataille entre Verdun et Dien Bien Phù.

N'ayant pas eu la présence d'esprit de la photographier en l'état, ni lors des étapes de sa restauration, je m'en vais donc vous décrire les dégâts et le chantier... Mais, tout d'abord, voici un cliché du modèle, quand il est en bon état.

 

guit millnot.jpg

 

La lutherie était marquée de coups profonds, jusqu'à en abîmer le bois, sur le corps, le dos du manche, la tête qui commençait à fendre, le micro qui s'enfuyait de peur de croupir sur cette... pelle à sable... même la touche, sous la couche épaisse de crasse qui la recouvrait comportait quelques éraflures légères.

Il manquait à l'appel le sillet de tête, un pontet, quelques bushings (vous savez, ces petites rondelles qui habillent les mécaniques sur la tête), et pour parfaire le tout, le chevalet commençait à rouiller sévèrement.

A vrai dire, la SG des Résidus paraissait presque plus propre...

 

Pris de pitié pour cet instrument, je me disais qu'il fallait sauver le soldat Millnot's de la décrépitude et lui offrir une bonne séance de chirurgie à la maison.

Le vendeur m'en proposait environ 30 €, je la négociais donc à 5 (faut pas déconner non plus), pour la simple raison que je pouvais pas l'essayer sur place et donc vérifier que l'électronique fonctionnait encore.

 

De retour à la maison, après avoir vérifié qu'il y avait encore un peu de vie dans son micro (et en fait oui), la petite resta un moment dans l'atelier avant que je ne décide de m'y attaquer, et puis au mois de janvier, j'ai lancé l'opération.

 

Tout d'abord, démontage complet de la demoiselle, jusqu'à la dernière vis, nettoyage (ou curage) de la touche, ponçage intégral pour retirer la peinture noire et rattraper les vilaines plaies faites sur le corps et le manche, dérouillage des pièces métalliques concernées à l'essence, brosse et même toile émeri.

 

Dans un second temps, réapprovisionnement des pièces manquantes (trouver un pontet, des bushings, trouver de quoi faire un sillet de tête).

 

Ensuite, la peinture, les couleurs et motifs ont été choisis par ma fille (merci Lucie, tu as un bon goût rock'n'roll). Ce ne fût pas simple, je ne suis pas un grand spécialiste de la peinture, du moins ce genre de peinture bien finie... Puis vernis, en 9 couches toutes poncées au grain 1000, et pour terminer un passage avec un polish (enfin du Litho-Fin, une cire à pierre qui ressemble un peu à de la pâte à polish).

 

Dernières étapes, le remontage de la lutherie, le recâblage électronique, la repose des mécaniques, du sillet et du chevalet, le cordage et le réglage, et voilà une guitare parfaite pour satisfaire les envies punk de ma petite Lucie pour quelques années encore.

 

 



01/03/2016
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